Attente, moment de flottement. Lentement
attendre. Ne pas bouger, juste respirer,
patienter, espérer, pas de serment,
juste cette lancinante envie d'Empyrée.
Dans les steppes arctiques de mon moi, le cri
lugubre du harfang vibre en échos glacés,
entendus du renard argenté et loup gris.
Là rien, le vide, pas d'amants enlacés.
Dehors, une aube blême, des rues vides,
pas même une passante à contempler
méditatif, l’œil hagard, creux et avide.
Jour grognon, jour guignon ; tout me déplaît.
Ces feuilles qui tombent égrenées, chapelet
machinal, une litanie de l'absente.
Où est-elle ? Comment va-t-elle ? Dégonflée,
moral pâle, mon âme est gémissante.
En mon crâne, appartement vide, erre
l'espoir solitaire. En cercles se morfond,
usé, fatigué, il reste volontaire
et joue un air endiablé de balafon ...
L'esprit s'égare, pleine dissolution.
La main hésite, se tend vers le carafon.
Homme d'action en irrésolution,
souffre, s'agace, râle, enfin se meurt, fond.