394) Ma plume flâne rêveuse :
J’ai vu au ciel petit nuage
comme aile d’un oiseau volant
en les détails de son plumage.
J’ai aussi vu passer un ange blanc
de vengeance en poings serrés sur
son torse. Ce ciel était troublant
en son bestiaire sur fond d’azur
quand la nature fait là semblant.
Une barbe effilochée au vent
sculptait là un noble vieillard
face au rose soleil levant,
qui heureux jouait à colin-maillard.
Cette aube était romaine
en plafond de chapelle Sixtine,
appel de la Ville lointaine.
Alors que vers toi je chemine
je me souviens de tous petits riens.
J’ai vu un soleil rouge mourant
libérant le jour las de ses liens
et quittant des heures le long rang
et leur alignement bien trop sage,
pour la récréation nocturne.
J’ai vu comme un heureux présage
monter radieuse une lune
saluée par les chants des grenouilles,
chœur bruyant au cœur de cette nuit,
et la chauve-souris qui pendouille
quitter sombre manguier à minuit.
J’ai vu monter cent mille étoiles
comme une pluie d’or en fusion
saupoudrant de ce soir le voile.
Toujours rêveur en mon évasion,
je songe à toi, tendre songe
pour une belle dame brune,
dans ce regard où joyeux je plonge
comme un bulletin dans l’urne.
Je te le dis. Tu es mon élue
celle qui gouverne ma raison
et enchante ici tant et plus
ma gigue – heureuse déraison.
Et guilleret je tourbillonne
le cœur dans les astres accueillants,
tandis qu’à toi je m’abandonne,
sur tes lèvres baiser cueillant.
J’ai vu au ciel un beau nuage
aux traits délicats d’une femme.
J’ai vu au ciel ton doux visage
et cela a plu à mon âme.