Le vent rageur secoue les arbres. Les passants,
roseaux courbés, nagent plus que marchent en ce
jour humide où la pluie glace le sang
de l'inconscient qui dehors va, s'élance.
Les feuilles rousses de l'automne là balaient
l'atmosphère, flammèches, feu d'artifice,
monochrome sarabande en leur ballet,
holocauste végétal en sacrifice.
Hier des jardins montaient l'âcre fumet.
En colonnes blanches, l'esprit du végétal
en tas enflammés s'élevait. Morne fumée.
C'était du jardinier son acte banal.
Fétus soulevés par l'air en ses mouvements,
les braves passants traversent ces feux-follets
de l'Automne qui dansent, voilent le firmament
en roux tourbillons de ces débris affolés.
Par ce temps, les feuilles quittent les branches.
Feuille, passant, de son destin nul n'est maître,
ballotté par ces bourrasques. En revanche,
il faut suivre le courant et se soumettre.