Dans le jardin qui frémit, un oiseau trille.
Vois reculer là, à regret, la nuit sombre.
Un souffle d’air dans le feuillage qui vrille.
La ténèbre cède, devient pénombre.
Un coin de ciel blafard passe l’horizon.
Floc fait la grenouille flasque en sa flaque,
alors que la rosée habille le gazon,
et déjà les premiers humains vaquent.
Voici l’aurore parée de fraîcheur rose.
Les fenêtres s’allument, s’éclairent, brillent.
Les gens se lèvent lents, paupières closes
et l’on sent monter l’odeur du pain qui grille.
Les chiens aboient et las le facteur passe.
Les écoliers attendent leur autocar,
un matin calme en France, dans la nasse
du quotidien, triste enfant du placard.
Laissons-là les hommes, leurs soucis, leurs larmes
et allons voir les fleurs qui ce matin étaient écloses
en leurs pétales serrés, déployant leurs charmes,
exhalant leur parfum suave de rose.
Ces effluves florales réveillent mon cœur
et telles madeleines raniment le
souvenir de ma dame, gai rire moqueur
égrené avec bonheur, collier de perles …
Oui, j’aime là votre plus bel ornement.
Ô ma dame, étoile de mon firmament,
Votre voix, votre main, votre doux sourire.
Je vous aime d’un amour ferme, sans frémir.