La brume s'est levée dans la Géhenne ambrée,
Tourbillonne et s'enfuit par la porte d'entrée
Quand un autre pilier s'effondre sur le bar,
Commandant l'antidote aux idoles barbares.
Un miroir hypnotique ensorcèle leur sens,
Les guidant au tombeau pour l'éphémère absence.
Cet ôcre marabou porte au cou des topazes
Et la mélancolie de la soul et du jazz.
Le chanteur maquillé d'insolentes couleurs
Leur compose son ode et leur vend ses couleuvres.
Quel étrange marchand profite des douleurs ?
Il n'est guère ambulant mais l'on connaît ses oeuvres.
L'esprit quitte sa rame, abandonne sa barque,
Et se laisse flotter sur les rides des Parques,
Amuï et ployant sous le fort faix du soir,
Sous la brune et la blonde, ô divins encensoirs.
Lasse, la glace fond et pour eux se morfond,
Brave, elle anesthésie leur plus béants tréfonds,
Ouverts aux diablesses que propose une main
Agitant un torchon sans joyeux lendemains.
La brume s'épaissit dans la Géhenne ambrée,
Tourbillonne et s'enfuit par la porte d'entrée
Quand un autre pilier s'effondre au comptoir,
Un autre s'écroule sur le front du trottoir.