Hélas, te revoilà, blanche, froide, éternelle,
Portant les pas lourds des deuils de Noël,
Et le chant des enfants sur le seuil silencieux
Des logis frappés par les voix de Dieu.
Hélas, les revoilà, tous ces pas, ces visages,
Que tu vois passer, et toutes ces pages
Qui viennent s’amasser sous le rire innocent
Des jeunes enfants, insouciants passants.
Hélas, me revoilà, non loin des chrysanthèmes
Errant en spectres sur le marbre blême,
Nos pas te meurtrissent mais pardonne-le leur,
Car c’est à nos défunts que reviennent leur pleurs.
Hélas, te revoilà, blanchâtre, maternelle,
Nul besoin de cacher ces miroirs éternels
Aux grelottantes fleurs. Même l’aveugle sait
Qu’ici ils passaient, hélas, qu’ils sont trépassés.
Et je dois retrouver mon sapin de Noël
Que je ne vous verrai plus jamais contempler,
Où puis-je retrouver les joies de nos belles
Années de rêves, ô années de paix ?