358) Revanche :
Rage d’être moi à en crever,
à ne pas oser, pas vouloir.
Crainte de l’avenir et poids du passé
complotent, m’enferment en ce mouroir.
Si tu avais su, tu ne serais pas cocu.
Mais tu m’as déçue, alors moi j’ai vécu.
Ces reflets brisés que tu tends,
tes miroirs ternes de boue
me font rire aux éclats, à en mourir.
Mais je veux vivre, belle et debout.
Si tu avais su, tu ne serais pas cocu.
Mais tu m’as déçue, alors moi j’ai vécu.
Comme tu m’as méconnue
moi qui t’aimais en cœur d’or
simple en ma vérité toute nue.
Je te hais, je me hais, que de remords.
Si tu avais su, tu ne serais pas cocu.
Mais tu m’as déçue, alors moi j’ai vécu.
Comme en bâillon de rage,
ton indifférence crasse
m’étouffe. Je ne supporte plus l’outrage,
Alors je te dis adieu en voix lasse.
Si tu avais su, tu ne serais pas cocu.
Mais tu m’as déçue, alors moi j’ai vécu.
Tu n’es plus mon triste compas.
Je m’enfuis. Je suis partie.
Oui. Enfin heureuse dans ses bras
Et me voici enfin gaie et réjouie.
Si tu avais su, tu ne serais pas cocu.
Tu m’as trop déçue, je reprends mon cul.