Le chant de givre
Banquise, glace, neige, glaçon, brise arctique
Frisson, buée, tremblement, sommeil
Un mal mutin au-delà de toute la critique
Toujours le froid recouvrera les merveilles
Collant les matières, figeant les eaux
Froid insidieux qui, lent, vous envoûtera
S’emparant de vos respirations, souffle chaud
Pour vous marquez, vous piéger dans vos alea
Suivit, traquer, déguster par une bête sauvage
Attaque les vies, dévore toutes les chaleurs
Fascinant de cristaux, hypnotise par son pelage
On ne sait pas, on ne devine pas, c’est charmeur
Sa griffe gifle l’air a vif, meurtri les poitrines
S’empare de votre lumière, éparpille vos sens
Son poison s’écoule dans les veines purpurines
Le sommeil clause les paupières tel une sentence
L’araignée, amoureusement, vous accueillera en elle
Gisant dans sa traîne, vous enveloppant de sa tisse
Embrasant pour une dernière fois avant l’éternel
Câline après le meurtre, ronronne de notes lisses
Étalant sa beauté sur les vitres, nous invite dehors
De la neige fine, aimant a lunatique, notre perte
Un brouillard pour nous égarer, décidant notre sort
De la tendresse, une tuerie langoureuse, mortelle certes
Transi de passion, elle tue par amour, par besoin
Tous les enfants du froid, elle nous rappelle
Lançant le cri déchirant, résonnant au loin
Notre mère acharnée nous réclame a elle
Un dernier baiser de glace avant de revoir les esprits
Nos yeux morts tourner vers la voûte immortelle
Elle rode mais ne cédez pas, dehors elle reste prit
N’ouvrez pas la porte à notre sinistre ménestrel
Son ronronnement de mélodie, son cri glaçant
L’appel du froid qui nous rend ivre
Faites attention dorénavant
Au chant de givre