LA COURSE DE LA FEUILLE
Tel un cocon de soie,
Le bourgeon s’épanouit.
Fragile et vigoureuse à la fois,
La petite feuille grandit.
Les rayons du soleil
La rendent translucide,
Lui donnant la couleur du miel
Et des déserts arides.
Le vent souffle sur elle.
Elle se détache,
Et monte haut dans le ciel.
Derrière les nuages elle se cache,
Puis redescend en virevoltant
Vers une source au doux chuchotement.
Elle s’y pose doucement,
Se laissant bercer par la houle.
Elle voyage maintenant,
Rejoignant d’autres sources qui coulent,
Loin de sa branche,
Loin de sa forêt,
Atteignant le pied des montagnes blanches
Et de ses lacs gelés.
Ainsi pétrifiée,
Elle termine sa course folle
Au milieu des roseaux figés
Et des châtaignes devenues molles.
Nadia Sarzynski