Le bleu de vos yeux auquel heureux je me pends.
C'est ici que mon inspiration j'ancre
pour amarrer mon vaisseau là, temps en suspens,
ici sur ce papier, je jette l'encre.
Les vagues longues de l'océan, errance
touchant au rivage, éclats de ces rouleaux
alors que sombre soleil rouge garance,
éclat bref absorbé là dans l'écume des flots.
Et las allongé, tranquille sur le sable,
immobile, paresseux comme en grève,
émule de ce hamac irresponsable
en longue sieste profonde, rêve.
L'albatros, seul digne de l'azur tropical,
domine des ailes et des cris le ressac,
géant aérien qui clopine bancal
sur la plage, quémandant pour mon havresac ;
Ignores-tu que je ne puis sans musette
aller au bal fantasque de ce bel amour
qui m'attend peut-être un jour en nuisette ?
Vers lui le fleuve de ma vie suit donc son cours.
Je l'ai sentie dans mes bras tendrement frémir.
Oiseau de paradis, dame à licorne.
Ce que fut de bonheur d'ainsi vous ressentir
vibrante, vous beauté qui ici tout orne.