Il était une fois un vaste beau jardin.
L'air y était doux, lumineux, pétillant, bleu,
où déambulait aux aguets un fier gandin.
Du moins en mon souvenir ce qu'il me semble.
Fort aimable ; ses manières affables
m'émurent ; en mon cœur jetèrent le trouble.
Un trouble délicieux, vrai, ineffable
et d'émoi, respiration coupée, vis trouble.
Des canards aux becs violets d'avoir autant
claqué,caqueté, sifflé, crié, et cancané,
seraient-ils canards new-age, des mutants ?
Est-ce là vision d'un œil hagard et halluciné ?
Devant ce ruisseau où debout ma soif étanche,
croassent grenouilles, nagent salamandres,
carpes, têtards, goujons, poissons rouges, tanches.
En ce lieu, je demeure à attendre.
Ses belles paroles étaient sa palette.
Son verbe éloquent transformait nuages
d'orage en charmants et aimables moutons,
Il éloignait la peur de cette tempête.
Cette vision était contagieuse.
Ce ciel optimiste vert et sans nuages,
m'y baigner, y croire, me rendait heureuse
au milieu des oiseaux en leurs vifs plumages.