En écho à ACACIA, mais en toute humilité ...
LUNE
Lorsqu’enfin le soir arrive,
Le jour part à la dérive,
La nuit vient, silencieuse,
Etend son manteau sombre
Et, toujours si malicieuse,
Elle découvre toutes les ombres.
S’estompe le jour :
S’installe la nuit.
Les contre-jours :
Le désennuie.
La nuit brutale cache la vie,
De la mort inassouvie.
La nuit menaçante s’étale,
Tout devient monumental.
J’aime le jour.
Apparaît une lueur blafarde,
Ne serait-ce point la vilaine camarde ?
Non ! C’est la Lune, cette belle inconnue
Qui se déplace de nuées en nues.
J’aime la Lune.
La Lune paraît, joyeuse.
La Lune s’élève glorieuse,
La Lune triomphante,
Lune éblouissante,
Lune changeante, souriante,
Lune brillante et charmante.
Ce corps céleste qui génère les marées,
Satellite de la Terre,
Face cachée : Lune mystère.
A nulle autre ne peut-être comparée.
Son croissant lunaire
Force l’imaginaire.
Hésitante, elle flotte dans l’espace,
Sa lumière crue, si pleine d’audace
Se pose un court instant, fugace,
Se mire dans l’eau, miroir ou glace.
Elle glisse de prés en vergers,
Caresse les champs et coteaux,
Egratigne quelques forêts.
Puis illumine les bateaux.
De la montagne à la plaine,
D’ubac en adret,
Expose sa face ronde et pleine,
Griffe les hauts clochers.
Elle ripe, se faufile, s’infiltre, dérape,
S’insinue, s’introduit, coule, s’échappe.
Premier quartier : c’est lune montante,
Dernier quartier, lune descendante.
La Lune, vit, croit et dépérie.
C’est un astre vivant.
C’est un être vivant.
Du poète est bonne égérie.
Le loup chante sa beauté,
Loue son étrangeté
De sa voix sauvage, dérangeante,
Tonalités chaudes et puissantes.
J’aime le loup.
Lune d’avril : la rousse,
Lune d’été si douce.
Lune, ma mie,
Lune, amie.
Lorsque le vent balaie et nettoie les cieux,
Alors, elle vient, expose son sourire radieux.
Produit de l’infinité cosmique :
Quelle curieuse splendeur académique !
Décrocher la lune.
Hurler à la lune.
Etre dans la lune.
Planète jumelle.
Planète femelle.
J’aime la nuit :
J’aime la Lune.
Henri Cossini Le Niétrec
Août 2010