378) Poème urbain :
Je suis un poète de la ville,
mon urbanité le révèle
assez en gestes aimables, civils,
quand je déploie enfin mes ailes.
Non, je ne suis pas toujours sombre.
Mais, ce repos, ce calme, nuisent
à mon inspiration. À l’ombre
de la garrigue, résigné, je m’amenuise.
Là où d’autres heureux s’étendent.
Là où certains goûtent le calme.
Je vois chaleur, gens qui se rendent
alors que se fige mon calame.
Je goûte ces paysages si secs
en leur chaude grise pierraille,
en ces pinèdes connues des grecs
où les cigales gaies criaillent.
Mais je vous dois ce triste aveu,
c’est calme, je me dilue,
et loin de vous, je forme le vœu
de vous revoir bientôt, bien plus.
La pinède et la garrigue
en insectes affairés volant
de-ci, de-là, trompes qui piquent,
bercent ma plume, rythme lent.
Ce soleil, impitoyable zénith
grille ma peau de triste homard,
attendant ma démone, ma Lilith,
en mon désir affiché et sans fard.