364) Comme toujours :
Et ce soir, encore une fois, je suis seul.
Seul, isolé en mon rêve si grandiose
dont je m’enveloppe, blanc comme un linceul
fané entouré de pétales de rose.
Et ce soir ; l’oiseau se pose sur la branche
en ses trilles lasses, couleur crépuscule,
comme le saxophone oublie son anche
en son pauvre petit souffle ridicule.
Et ce soir, en mon œil torve et bravache,
brave, je feins cœur léger, sourire joyeux,
alors que, nous le savons, sans être lâche,
la nuit me nuit, même en son doux écrin soyeux
ce soir d’un doux déshabillé négligé de soie
qui pour moi recèle le charme d’un accord,
celui de mon envie affichée, toi et moi
enfin fondus en un harmonieux corps à corps.
Ce soir en mon si pauvre sourire figé
je feins et j’arbore là un cœur gai, vaillant,
alors que par toi suis encore crucifié
en ton sourire si décent, indifférent.