Encore un matin en nouvelle aube.
Au jardin un gai vent parfumé de roses.
Auras-tu ce matin choisi jolie robe
dont le tissu agite ma plume en prose ?
Je t'imagine joyeuse, souriante
alors que tes talons fredonnent la chanson
d'un nouveau jour en aube montante.
Je t'imagine gaie comme petit pinson.
Je vois là la houle lente de tes hanches
balançant majestueuses ourlet, feston.
Je suis figé comme un oiseau sur la branche,
mon cœur voletant dans le carcan du veston.
Les talons claquent les secondes de mon temps
en trot allègre, primesautier et dansant.
Tes talons en pas chassés et mon cœur fouettant
sont les aiguilles sur mes veines pulsant.
La tête droite en regard franc, ambre droit
qui jamais ne dévie, en fenêtre claire
de ton âme. Lac chaleureux où je me noie
en abandon consenti, heureux, de la chair.
Le souffle qui t'anime, brise si subtile,
qui porte le chant d'un alizé en douceur
tropicale, tout en bruissement fragile
de palmes comme en océane langueur.
Cette voix n'est pas le grondement terrible
d'un Atlantique morne en sa grisaille.
Cette voix, accents Pacifique paisibles,
me caresse en éclats chaleureux d'émail.
La peau douce de tes mains légères
voletant comme petits oiseaux farouches.
Cette peau ! Son contact m'électrise, suggère
autres effleurements, baisers sur ta bouche.
Union de nos souffles, pour là d'une même voix
accorder nos désirs, de concert nos âmes
s'entendre pour suivre alors même voie.
Dis-moi, est-ce ton souhait ma chère Dame ?