CXXV. Mon ciel :
Le ciel est pommelé comme un percheron
alors que défilent basses et lourdes nues.
Au jardin nue plus sombre de ces moucherons
poursuivie par une gaie chatte ingénue.
Un nouveau mois. La chaleur enfin arrive,
et enfin cette attente là dolente
qui lentement lance quand ici salive
en envie vive, haletante et pendante.
Une envie rouge comme langue de loup
à s'en pourlécher les crocs et les babines ;
à hurler à la lune, qui elle s'en fout
en son indifférence bien² féminine.
Femme ! Ultime objet de mon sentiment.
Ma première pensée et mon dernier rêve.
Retrouver l'ardeur au cœur, joyeux amant
voyant l'amie en sa simple tenue d’Ève
Mais ce matin, pas d'amie, rien de festif.
Paupières fermées retenir le songe,
s'accrocher à cette idée, anatife,
voyageur passif, monte, danse et plonge.
La houle me roule et autour s'enroule
en un murmure apaisant, lente clameur
qui ici détend comme rumeur de foule ;
et alors, je suis heureux, reprend des couleurs.
Le ciel s'est éclairci, lumière adoucie.
Décidons que le jour sera aimable, beau ;
debout les yeux ouverts, adieu à ces soucis,
déchirons idées funestes en lambeaux.