C. Un jour se lève :
Encore une nuit, voici un nouveau jour.
L'espoir s'est couché et s'est alors relevé,
aiguillon flatteur qui attise toujours
envie d'une entente heureuse rêvée.
La lune s'est levée puis s'en est repartie.
Comme l'espoir, encore là mais dissimulé
aux regards anxieux, mascarade aboutie
sous les écharpes de brume roses voilées.
Salué en chants de grives, l'astre solaire
escalade les cimes feuillues et les toits.
Les cheminées zèbrent de fumées le ciel clair.
Et un souvenir apocryphe de toi
sera le manteau dont je m'envelopperai
au pied de cette couche creuse et vide,
comme l’abîme qui hélas contre mon gré
m'appelle et m'attire, sombre, rapide
comme le Styx. La barque du passeur Charon
attend patiente. Pourquoi précipiter ?
L'histoire est écrite. Seul le temps tout rond
n'est pas fixé et je ne veux pas me hâter.
Alors, ouvrons là le journal du jour, de ce temps.
Les nouvelles toujours pareilles, anciennes
histoires, autres lieux et autres participants,
obsessions ressassées et même antiennes.
Le thé en ses volutes frêles, légères
m'emporte en songe sur ses blanches ailes
et je m'éloigne du quotidien de la terre
indifférente. Songe d'elle si belle.
Qu'aurait été alors ici notre réveil ?
Les nuages gris une complice lumière
mettant en valeur un regard de vermeil
et l'or d'un jour qui chasse souvenirs d'hier ?