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 Une comptine. oui, mais une comptine libre.

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AuteurMessage
Jules B
Poète
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Nombre de messages : 422
Localisation : 92
Date d'inscription : 18/03/2012

Une comptine. oui, mais une comptine libre. Empty
MessageSujet: Une comptine. oui, mais une comptine libre.   Une comptine. oui, mais une comptine libre. EmptyVen 7 Déc - 9:15

LXXVIII. Comptine en liberté :


Un, deux, trois, à petits pas en catimini
approchons là tout doucement, quatre, cinq, six.
Sept, huit, neuf, cet amour qu'ici je te hennis
pour dissiper les nuées et aussi les soucis.

Dix, onze, douze, je suis d'humeur folâtre
et veux changer de nuage. Oui, treize, quatorze,
aie confiance. Je suis là l'aimable pâtre,
quinze, seize, dix-sept, gardien de la brise.

Dix-huit, dix-neuf ; laisse-moi donc en gais dits neufs
poursuivre strophe après strophe comptine
stupide et rigolote. Vingt, vingt-et-un.
Je berce tes yeux en rimes enfantines.

Vingt-deux, vin-dieu ! Ma plume ivre vacille
comme la flamme d'une chandelle au vent.
Vingt-trois, ce vent qui ébouriffe là tes cils
qui abritent ton regard en pudique auvent.

Vingt-quatre, voilà une bien forte somme.
Quatre vins c'est si peu que je me dessèche.
Vingt-cinq, comme cela claque ! comme pomme
sur tête de Newton. Par gravité, je pêche.

Vingt-six, me voici trans et cis comme aminé.
C'est là jugement acide peu animé.
Vingt-sept, set et match. Un champion ici ruiné,
sa raquette brisée, ici inanimée.

Vingt-huit, un mareyeur assis, ses bourriches,
aiguilles de pin pour plancha et muscadet.
Vingt-neuf, huîtres pour faire piaffer pouliche
qui encense, que j'encense, si entêtée

que rien ne l'arrête en son élan. Trente
oisillons passent là leur chemin, chenapans !
Alors qu'elle s'enfuit, se cache sous tente
effrayée par tout ce troupeau de sacripants.

Une caravane passe cherchant désert.
Le chameau avare épargne sa salive.
On peut dire que l'animal n'est pas disert ;
sobre et parfois buveur, quoiqu'il arrive.

Sur la crête de cet ambre crépuscule
passe l'impératrice, belle, mortelle.
Elle sait et ordonne cachée sous tulle
que chacun et chacune ploie sous sa tutelle.

Et tous, bédouins et chameaux, de se prosterner
en l'adorant ici elle, la déesse
dont le souffle anime mon cœur obstiné,
vraie brise, suave et douce caresse.

Je n'ai plus compté passé la quarantaine.
A quoi bon s'enfermer ? Il faut oser sortir
du confinement ; finies tristes neuvaines
et place aux chants joyeux pour se réjouir.

Je veux danser heureux comme un derviche
qui sait bien qu'à chaque jour sa peine suffit.
Tourbillonner jusqu'aux étoiles si riches,
au bout de mon univers est joyeux défi.

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Une comptine. oui, mais une comptine libre.
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