Ame, chère âme, future compagne,
vous savoir seule en cette affliction,
loin de vous mon esprit seul bat la campagne.
impuissant prisonnier des conventions.
Comme votre vie de couple semble très
solitaire à mes yeux, par delà l'affect,
même la vie matérielle est vraie
isolement loin d'être gaie et parfaite.
Je pense à vous, là ce soir assis au bar.
Je rêve de plages, Océan Indien,
maisons blanches sous le soleil de Zanzibar,
odeurs d'épices, blancheur du sol corallien.
Partout flotte une odeur de girofle.
L'histoire est ici venue et repartie,
laissant sur ces plages, de ce vent un souffle.
Les empires passent, appel à modestie.
Le houle bleue tiède de cet océan
a sur ces plages amené arabes et
sans oublier voisins africains, commerçants
indiens, puis enfin les conquérants anglais.
Radeau de terre allongé sans histoire
hors du flux et ressac, civilisations
éphémères digérées par le poivre,
autres épices, tropicale végétation.
Sur la plage, rêver là, calme évasion,
respirer large, sans précipitation
sous les palmiers, témoins de nos effusions
et complices de notre agitation.
Changer d'île, voguer et prendre boutre.
Je songe à Henri de Monfreid, souvenirs
de mes rêves d'aventure, Brahmapoutre,
terres exotiques. Où est mon avenir ?
J'aime ma vieille terre en Europe.
Chaque pierre dressée est en histoire ?
Ici est ma muse, amie Calliope,
mais aussi autre plus actuelle, mon espoir.