Une île. Virgule sur cet océan
calme, pacifique, roulant ses flots. Vagues
déferlant sur la grève en flux puissant.
Terre où marins leurs voiles usées carguent.
Langue de sable posée immobile sur l’eau,
sous la mer agitée de ces vertes palmes
que l’alizé moqueur agite en grelots.
J’aime cette agitation si calme.
Les cocotiers me regardent aveugles
alors que le boy grimpe me quérir une noix
pour me désaltérer. Loin, une vache meugle.
Un cri plaintif que le bruit des rouleaux noie.
Les Bernard l’ermite avancent de biais
à l’ombre criaillante de ces mouettes
qui se repaissent des crabes mal habillés.
Une averse passe en gouttelettes.
Diantre ! Elle fut brève. Pauvre planteur
tu as failli être ainsi vite noyé.
Malheur funeste, dont j’aurais été marri ; Amateur
que je suis de cocktails corsés et non mouillés.
Engourdie par la chaude brise marine,
le bruit du ressac, les cris des fous de Bassan,
ma tête dodeline, lourde s’incline,
victime du climat et labeur harassant,
le farniente. Juste contempler marchands
et touristes qui s’en vont sur la plage, de
ci, de là, tous divaguant selon leurs penchants.
Tout ce monde suivant las le fil de l’onde.
Je contemple belles langueurs océanes,
qui bercent mon âme et mon cœur en panne.