Alors que le jour nonchalant, lent s'étire.
Alors qu'en calme méditation retire.
Alors que ne puis agir, venir ou partir.
Alors pour sourire me met à écrire.
Ce rayon de soleil qui me chauffe le flanc,
m'incite à rêver des songes indolents,
sous des cieux cléments reposer bras ballant,
écouter voler mouettes et goélands.
Par le ballet des palmes l’œil hypnotisé,
charmé par l'illusionniste alizé,
devant les crabes de cocotier médusés,
je m'assieds sur le vieux banc bleu cérusé.
L’alizé. Ce mot roule sur cette langue
et en souffle sort doucement de la gangue
de ma bouche, gentiment sans bang,
languide conversation, non point harangue.
La mer indifférente, sonore ressac,
dépose en horizontales bric-à-brac.
J'ignore quelle sirène vida son sac
précipitamment, comme cela, là, tout à trac.
Ce bruit de l'onde déferle et m'apaise,
débarrassé de moi, des soucis qui pèsent,
mon cœur vole, libre, léger ; flotte à l'aise
vers les vahinés aux sombres yeux noirs de braise.
Pourquoi voguer quand être passif, voler suffit ?
Ainsi sur tapis parlait un maître soufi.
Rejette tes masques d'orgueil aux traits bouffis,
crois-tu qu'apparence sera biographie ?
Ce quartz en éclatants et aveuglants fragments,
plus nombreux que luminaires au firmament,
combien de fois a-t-il usé peaux d'amants
embrasés, enlacés, embrassés en serments ?