Comment se fait-ce qu'avant fête, Noël soit
d'abord éprouvant labeur ? Gémissaient elfes
et lutins qui travaillaient à emplir la nef
du Père Noël, ventru en habit de soie.
Rudolf, renne et dévoué contremaître
cajolait les uns, tançait les autres en leurs
rôles et qualités, hochets et leurres
dont les vaniteux aiment à se repaître.
« Allons mes amis et compagnons, pourquoi donc
râler ? Travaillez au bien commun, l'esprit
de la fête pour que petits et grands rient.
Transmettons joie en ce monde quelconque.
Lutins ! Emboîtez avec maillets et marteaux,
les pièces dans les formes et ajustez
ces jouets avec harmonie et légèreté.
Soyez joyeux, sans jouer au bonneteau.
Soyez scrupuleux ! Et mesurez juste
que ces jouets rutilants et beaux soient parfaits.
Lutins rebelles qui maugréent, pas de méfaits !
Car les fêtes sont au dessus de vos luttes. »
Ho, Ho ! Un rire tonitruant annonce
l'entrée du Père, vénérable vieux
sous le regard des lutins, elfes, envieux
alors que Rudolf surveillant, sourcils fronce.
« Cher Rudolf, tout est-il prêt pour le traîneau ? »
demande le maître ? « Sont-ils satisfaits ? »
« Oui, Père Noël. Minuit approche en fait,
il nous faut fermer, distribuer sur les canaux.
Envolons-nous dans le ciel, porter joie et paix,
dans les chaumières, hameaux , masures,
aux gens, aux enfants attendant, je le jure,
notre venue dans la neige détrempée. »