Au matin, quand les cieux et les nuages
Apparaissent
Le vent et les anges vont disparaître
Laissant les tombaux aussi profonds qu’une pensée dans sa profusion.
Reptiles, jadis oubliés et profanés.
Dans ce temps, ils reviendront dans leurs épaisses carapaces affamés par leurs attentes.
Ils ouvriront les ténèbres profondes,
Et dans leurs entrailles aussi noires que le fond de l’œil d’un regard à l’éclat de diamant.
Mais la lumière dans ces profondeurs
N’a pas d’accès.
Seule le noir vit dans ce fief,
Couvant l’avenir sombre dans sa fièvre.
Et les malheureux envoutés par sa beauté
Avec le tâtonnement futile
De leurs membres cassés
Chercheront pour se défendre des armes invisibles dans cet abime.
Sans la lampe,
Ils ne pourront remonter
Sur la terre ensoleillée,
Et resteront pris dans les griffes de ce géant
Chasseur du monde.
Une fois qu’ils comprendront
Ils se retrouveront dans une nuit encore plus profonde.
Et ils se rendront à l’évidence, que leurs
Ombres sont visibles seulement
Si leurs yeux sont obscurcis.
Et là les cauchemars dans leurs rêves
Deviendront pure vérité.
L’ouragan descendra si bas que
Les noirs chamarrés tireront une charnue
Si grande qu’elle couvrira le monde.
Le marin sans le bateau.
Un pauvre homme
Dans sa tristesse va confondre
Son navire et le gouffre sombre.
Même Michael Ange ne pourra peindre un tableau aussi parfait.
Seul le Diable dans son art fait bien se qu’il fait !
Zoran Savic