ON VIVRAIT LA POESIE
Sans devoir faire l’effort de lire
quand le jour cède à la nuit,
sans avoir besoin d’écrire
on vivrait la poésie...
Sourds et muets mais quelle chance
venu le temps de mentir,
on l’apprendrait mais du silence
qui l’enseigne sans mot dire...
On la saurait sans le savoir,
sans lacunes et sans erreurs,
espérant sans faux espoirs,
désespérés mais vainqueurs...
L’encrier serait la lumière
et nos plumes l’ange qui passe
sans un mot, sans toucher terre,
en ne laissant pas de traces,
et on noterait blanc sur blanc
son titre « Il est bon d’y croire »
à la fin du livre noir
de nos tristes faux-semblants...
Après, par delà l’horizon,
sans plus de rimes ni raison,
on balancerait nos idées,
comme les joueurs lancent leurs dés...