Miroir, mon beau miroir
- Miroir, mon beau miroir dis-moi,
« Suis-je toujours aussi belle ?
Ai-je toujours un corps de rêve ? »
- Me prendrais-tu pour une fée ?...
Regarde moi bien en face et,
Tu découvriras la dure réalité.
Devant moi-même révélée,
Je suis un peu époustouflée.
Mes cheveux sont ébouriffés ;
Une tartine de crème,
Sur mon visage étalée,
Laisse entrevoir un gros point noir ;
Oh ! Le méchant bouton,
Je rêve !... Il n’était pas là hier,
Et ces vilains poils par-ci, par-là,
Bientôt, si je n’y prends garde
Une séduisante moustache me parera.
Bon, je ne m’arrête point sur les rides,
Il y en aurait trop à compter …
Les seins, ils tombent un peu ;
Toutefois, dans les balconnets
Ils savent se tenir fièrement.
Des bouées dépassent de mon maillot,
Si seulement elles me faisaient flotter …
Mais, ce n’est que du gras sur les côtés,
Il me faudra acheter une taille au-dessus !
Et là, une épilation serait bienvenue …
Ici, se termine ce minable inventaire.
- « Miroir, mon beau miroir que tu es cruel ! »
- A quoi donc t’attendais-tu ?
A la jeunesse éternelle !…
Jouvence n’est point ton nom, que je sache.
Tu dois apprendre à vivre
Avec ces petits désagréments car,
Tu es toujours valide et gaillarde.
Cesse tes jérémiades, remues toi
Et, regarde un peu autour de toi !
Effectivement, certains sont plus à plaindre…
- « Miroir, mon beau miroir bien que cruel
Je ne pourrais m’empêcher de te regarder,
Et de me mirer. Oh ! D’un peu plus loin…
Et je me dirais « je t’aime »,
Ce que tu entendras toi aussi : « je t’aime. »
6/10/07 D. Huguette