Ensanglantée sur un lit de rose
La jeune fille a pleuré son heure
Dans une beauté aux accents morose
Ses larmes ont figées le passeur
Sur la barque des illusions
Elle vogue sur le fleuve assombri
Ensevelie dans sa passion
Elle s’endort dans les bras de la nuit
Son corps d’une délicate blancheur
S’est éteint doucement apaisé
Disparue sans aucune douleur
Ses restes dérivent délaissés
Le soleil a mit ses apparats
Éclairant de ses premiers rayons
La dépouille en un ultime éclat
Radieuse comme un dernier affront
La jeune morte fixe le monde
Et étendue semblable à une déesse
Baignant dans l’impureté de l’onde
De son cadavre un temple se dresse
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