Ah, bille de bois, on dansait sur le même pied,
de rondes en rondes, assises sur les toits.
On vendait la mèche aux voisins d'à côté,
ceux qui s'enlaçaient contre la cheminée.
Bras dans les bras, ils criaient aux abois,
leurs rires de bonheur aux voisins tapageurs:
deux trois becs énervés tapotant sur les tuiles,
refusant d'observer ce brin d'intimité.
Et là, sur le toit, roulant vers la gouttière
tu te laisse emporter, transporter par les flots
vaillants de liberté, bien alimentés
par les pluies de ces nuits où le ciel s'assombrit
Ça se voit que tu pâlis, un beau bois bien polit
gelée par les grands froids, bille de bois sur les toits
Mais tu sais flotter, apprécier d'échapper,
aux moments monotones ennuyeux à mourir.
Je te vois t'évader, choisir de dévaler
rebondir et sourir pour filer à l'anglaise.
Et moi, bille de verre, belle clarté sous les flots
je te suis et je coule hachurée par le fer