Dans le désert tu meurs
solitude étouffée
par un mur de béton
qui bouche ta fenètre
de ta radio qui suinte
de ta lumière crue
qui n'éclaire que toi
glissent des spasmes
qui atteignent ton ventre
et mon ventre est déchiré
et mon sourire
à jamais crucifié sur mon visage
a la senteur mortuaire
des magnolias jaunis
Dans une rue,tout à l heure,dans une rue de la ville,
un jeune homme à lunettes dans ses bras a pris,
tournoyante
une fille mince et liane et fleur,et ses rires sont morts dans son cou,
et c'était comme un bout d'espace déchiré
et conquis sur l'amertume
Parfois les lèvres rouges
et gonflées
et dans la bouche encore
ce gout de sel étrange
cette odeu bouillonnante
en feu sur le visage
alangui
écartelé
dans la femme moite et sucrée
le coeur qui bat encore
fort et fort et doucement se pose
comme à regret
fulgurance soudaine
les solitudes réunies en peuples affirmés
brisent la barrière
et déferlent sur moi
et ma tete carillonne de points blancs
et je demeure
éperdu de cris rentrés
palpitant...
Parfois,souvent,ilm'arrive de voir les fenètres,une à une s'éteindre,
et se fermer sur des ombres incertaines,
dans les buildingsassommoirs
le visage levé
le cerveau perdu de ces multitudes
Dans le désert tues
solitude etouffante
et tuportes en dedans
ton coeur tes nerfs meurtris
d'espérances passées
encore sous jacentes
mortes
et qui un jour
un jour de soleil blanc
survivront en bouquet.