Je crois que l’existence restera un mystère
Comme elle le fut sûrement tous ces siècles passés
Sous l’habit intrigant de sinistre mégère
Menteuse et colérique vie de désemparée
Errant dans l’herbe folle, morbide jardinet
Où se cherchent carrières et vocations choisies
A grand coup de bigotes et de France polie,
Elle mettra ses menottes dans le dos d’immigrés
Par respect du chacun chez soi sans s’inquiéter.
Bien étrange voisine que cette vagabonde
S'installant sans prévenir, développée en secret
Par ces laborantins, médecins du tiers monde
Occupés au désastre du peuple sacrifié,
Faux profit des nantis, pairs de spéculation
Défendant le dollar, meurtrier rejeton
Captant de sa détresse toutes les attentions
Sans donner d’importance aux pauvres opinions.
Elle est omniprésente, sévissant tout le temps
Que lui confit l’immense univers décadent
Lorsque sous ses grands airs d’espace infini,
Il ne peut plus agir contre son égérie,
Faiblard par hasard, destin de celui qui
Ne contrôle plus l’arme, tueuse d’opprimés,
Coupable condamnée à alterner les cris,
Les silences, les rires des êtres morts ou nés.
Capricieuse marâtre distinguant ses enfants,
Partage d’eaux saumâtres et de clairs courants
Pour lesquels elle se donne en molécules actives,
Oubliant les premiers, puanteur de la rive
Hissée haut sur la côte après un long voyage
Dépourvu de boisson, de place, de repas,
Petits poissons perdus, esprits dans le cirage
Imaginant changer la couleur du combat.
Balance arbitraire, girouette aléatoire
Suivant le vent mauvais ou la brise câline,
Cajolant l’avili, caressant le pouvoir
Après avoir rossé l’indigente badine
Sans nulle autre raison que rigueur logique,
Etayée de tableaux, techniques statistiques,
Explications sérieuses à la lueur du trépas,
Certains jouissent sans risques, d’autres espèrent l’au-delà.