379) L’adversaire :
Ce matin, j’avais fait un rêve
en une longue fuite sanglante
en course folle sans trêve
qui laisse l’âme pantelante.
Dedans, j’avais la vision brève
d’un poursuivant, démarche lente
qui disait, criant : « marche ou crève »
en riant en sa rage démente.
Alors, telle gazelle je fuyais
sentant derrière moi l’adversaire
me poursuivant pour mieux me broyer
me reléguer en brumes d’hier.
Et, il me semblait comme naguère
deviner ses traits. Ceux d’un noyé
quand tout blesse et désespère
même feignant d’être ennuyé.