375) Crépuscule :
Ô Homme ! Ce soir la cigale en pinède
chante, alors que les glaçons fondent, craquent
en mer jaune, odeur d’anis un peu tiède
en bruits secs, ténus, de banquise qui craque.
Ô Homme ! Que sont donc ces larmoyantes larmes
sur tes joues en lignes sinueuses salées ?
À quelle cruelle amie as-tu ta flamme
déclarée, toi ici sis, seul et esseulé ?
Ô Homme ! Quelle triste perte pleures-tu ?
Ce soir est calme en sa torpeur estivale.
Reprends-toi donc et laisse cet air abattu ;
la tristesse te fait un visage banal.
Ô Homme ! Où sont donc passées tes nuits si torrides ?
Fantasmes laissés en royaumes de rêves
là où les odalisques reposent lascives
et dont l’envie t’assaille sans aucune trêve.
Ô Homme ! Au ciel montent étoiles nouvelles
en constellations anciennes et noms du jour.
Les civilisations passent, sommeillent
ici, les constellations demeurent toujours.
Ô Homme ! Que crois-tu que tes pleurs, tes larmes
signifient ? Est-ce simple marque d’égoïsme ?
Es-tu sûr de savoir pourquoi là tu t’enflammes
ton nez noyé en visage comme isthme ?
Ô Homme ! Ton verre est vide, ton cœur sec.
Alors, laisse se tarir ces tristes sanglots.
Sois un homme ! Un tatoué ! Oui, un vrai mec !
Souris, sois gai. Change ton aura, ton halo.
Ô Homme ! Te voici enfin donc apaisé.
Les cigales se taisent. Le vent se calme
et d’ombres la pinède s’est là déguisée.
Voici l’heure de penser à belle dame.
Ô Homme ! Le voyage atteint son terme.
Te voici apaisé, éloigné des ennuis.
Et là ouvert aux cieux, résolu, cœur ferme
en route ! Allons voir le soleil à minuit.