360) Vers moqueurs :
Vous me dîtes un jour, était-ce une fois ?,
le dicton dit «qui veut mentir parle du temps ».
Et moi, qui venais vous jurer ici ma foi,
en fut décontenancé et tout égrotant.
Il faisait beau, et j’eusse aimé là pique-niquer.
Et alors, je me retrouvais main sur panier
refusant de m’affoler et de paniquer
arborant un sourire paisible et niais.
Dès que vous tournâtes votre dos si altier
je me suis enfui misérable, tout confus,
sur la semelle de vent de mes pauvres souliers.
Et depuis, là je vous guette à l’affût.
J’ai tant couru que mes pompes ont expiré
en bâillement de pauvres semelles trouées.
J’ai couru à en avoir le cœur déchiré
tant j’ai craint alors d’être hélas rabroué.
Sachez alors que, ce soir, la corde au cou,
je l’avoue sanglotant. Ici je me repends.
J’y ai cru de toutes mes forces, cru beaucoup ;
mais songez que de vous aussi, bonheur dépend.
Et si je vous écris ici tant et tant,
ce n’est certes pas pour vous mentir. Non, point !
Je lutte contre la routine et le temps
assassin de rêves, déchirant mon pourpoint
pour vous montrer mon torse, pour vous palpitant
sous les coups de boutoir si forts et vigoureux
de mon cœur en frénésie de vous gigotant,
se démenant pour que tous deux soient heureux.