Ce soir la nuit est sombre, mon astre parti.
Me voici privé de lumière bleu ciel
et je me sens triste vide et décati,
table désertée en miettes, traces de miel.
D'où vient que telles chandelles ces étoiles
me tournent la tête sans cependant éclairer.
Chandelles romaines qui brûlent tous mes poils
en fusées sibilantes presque susurrées.
Ces étoiles comme une couronne d'épine
emprisonnent mes pensées en crucifixion.
Non « in ri » hélas, punition assassine,
voué aux gémonies et autres malédictions.
Hagard, désorienté je regarde le ciel
aveugle sans rien y chercher, désabusé
par ce monde et cette foule toute en fiel
qui me laisse pantois en idiot médusé.
Soudain une rumeur enfle comme houle
et je vois chevauchant la vague un enfant,
celui des îles. La nostalgie déboule
et mon nez fait là sa trompe d'éléphant.
Non ; le ciel ne saurait donc être ténèbres.
Les pupilles dilatées je cherche ma croix.
Celle du sud qui montre sortie au zèbre
et guide mes pas sur une nouvelle voie.
Adieu tête douloureuse, cette calebasse.
Je veux cheveux bruns pareils à elle, Coco.
Tête jeune, papaye verte, embrasse
le beau monde et se mêle aux locaux.