Le lendemain n’est qu’un voile sur la durée
Et de toutes les parts s’étend l’âcre buée.
Une vapeur trouble où le décor se fond,
Une rancœur double à laquelle tu réponds.
Le navire décolle, et tu le regardes incertain,
En restant au sol, noyé dans la nuée de ces matins.
La conclusion d’un abîme et des méandres
Où les gens plient et t’entendent geindre.
Drôle de parcours entre deux tels récifs.
Alors que tu as fui, tu revois le massif
S’inscrire dans les âges sans fin de ta lutte,
Dessiner ce qui sera le futur de ta chute
L’envol est léger, imaginaire, demeure précaire.
Et c’est avec ce regard naïf et incendiaire
En regardant, livide, ta propre perte,
Qu’enfin tu choisiras de donner l’alerte
Tu n’es rien de plus ou rien de moins,
Ce dont les côtes te rendent témoin.
Une descente infernale vers les bas-fonds, le néant,
Une lumière infinie qui t’attend au tournant.
Les deux facettes d’une voie qui slalome,
Entre les faces de cette consistance d’homme
Se trouve le raccourci vers les chemins plus verts.
Avant ça, pourquoi ne faudrait-il pas que l’on erre ?