Ce matin-là, en me levant,
Mon monde semble différent
Mais sans y prêter attention
Je vaque à mes occupations,
Une fois mes vêtements enfilés,
Je vois filer ma liberté,
Une étrange pensée me tracasse,
Quelque chose, ici, m’embarrasse,
Se peut-il que je sois malade?
Je boude le miel, la marmelade,
Passant pour être un gros mangeur,
Ne pas becter, c’est la meilleure!
Subir la vie ne me plait pas,
Une évidence dans tous les cas,
Il faudra bien que je comprenne
D’où vient ce doute qui me malmène,
Le détective professionnel,
Son carnet de notes, son crayon,
Prennent le pas sur la vaisselle
Que je laisse tomber sans un son,
Ca me met la puce à l’oreille,
De ce côté je vais chercher,
En appliquée petite abeille,
Vérité je vais butiner,
Je perçois mieux le procédé
Qui vise à me rendre maboul,
Quelqu’un de malintentionné
A troqué les cris de la foule
Contre un silence majestueux,
Commanditaire de ma panique,
En citadin un peu hargneux,
Je vais me plaindre, appeler les flics,
Bien malheureusement pour moi,
Rien ne sert d’en remettre une couche,
La nature ne bougera pas,
Je garde mes mots dans ma bouche,
Le temps sans âge passe autrement,
La fureur n’est pas désirée,
Si c’est trop beau, si c’est trop grand,
D’un coup de volant je peux rentrer,
A quoi bon offrir résistance,
Le calme s’impose en ami,
C’est si bon de humer la France
A la fenêtre, sans un bruit,
Enfin décontracté je songe
A ma vie urbaine étriquée
Et je me gorge comme une éponge
De joie en toute tranquillité.