LXXXIII. Fenêtre sur cour :
Par la fenêtre, un air frissonnant quête
mon attention en senteurs printanières.
Les trilles des oiseaux donnent air de fête
et font oublier les humeurs passées d’hier.
Une musique d’accordéon là égrène
quelques notes d’une chanson de nos rues
tandis que claquent bottines parisiennes
soutiens d’élégantes vite disparues.
Un parfum de lilas, me lie là où j’erre
en grappes mauves et blanches des autres fois,
à ces souvenirs de mai, robes légères
dansant en festival un hymne à la joie,
et jolies jambes en escarpins de vair,
marche cristalline sur les trottoirs pavés.
Valse ancienne et dits de naguère.
Toi et moi, souvenir chéri et enclavé
au fond de ma mémoire, un heureux espoir.
Oui, cette lueur ambre ici brasille
pareil à ton regard paisible comme loir,
étincelle qui toujours à cœur scintille.