LXXVII. Recherche :
Madame , dans la solitude de cette foule,
vous, votre souvenir à nul autre pareil,
flotte gai bouchon sur cette houle
dont les jacasseries voilent mon ciel.
La mémoire de vous encre donc la page
de mon esprit obscurcie, en couleurs plus gaies.
Le gris devient arc-en-ciel sage
apaisement de cette humeur fatiguée.
A vouloir furieusement ici embrasser,
on se retrouve bras ballant sans étreindre
que vide, ici seul face à ses pensées.
Alors, on se relève. Sourire, feindre.
Je me souviens de moments joyeux, complices.
Nos rires étaient de si jolies baleines
s’ébattant, s’ébrouant, libres sans malice,
jouant aux quilles, se frottant sur carènes.
Je me souviens de la brise soyeuse des lèvres
pleines, caressantes et susurrantes.
Rouge ardent d’un baiser plein de fièvre
et dans les bras le cœur vibrant de l’amante.
Le plus beau des bijoux ? Le collier de ses bras
et ses prunelles, joli pendentif ambre.
Mon cœur en chamade, breloque en ces draps
au bracelet de toutes ces nuits sans nombre.
Et je me réveille. Et je me rappelle
qu’il n’y a pas de souvenirs, justes lunes,
vieilles lunes rêvées. Et alors, sans elle,
Dans cet univers je cherche une belle.