Madame! Qu'ouïs-je, vilaine Corinne ?
Vous escomptez subrepticement rudoyer
moi. Sans avoir été chaud lapin, moins que lapine
vous voulez faire ? Ecoutez mon plaidoyer !
Quoi ! Moi qui ne suis jamais allé aux poules,
vous voulez de toutes mes émotions frustrer !
Oui, miaule-je, vous enlever mes boules !
Honte à vous qui souhaitez me castrer !
Jamais je n'aurai de grosses rouflaquettes
pour doubler en largeur ma féline tête.
Je vous le redis. Vous faites là boulette
en me mutilant et ôtant les roupettes.
Par votre faute, je vais entre canapé,
le bol de croquettes et la litière
par votre malveillance acharnée rattrapé,
dorénavant passerai ma vie entière.
Ah donc, vous ne pouviez me foutre la paix ;
voici ma joyeuse vie mâle enterrée.
Mes rêves de combat sont alors là coupés.
Accompagnons les donc au cimetière.
Qu'attendiez-vous donc ? Gratitude, ronron
pour vous récompenser d'être dénoyauté ?
Non ! Je suis donc là floué, (dé)couillonné, marron,
en robe tigrée perdu, testicules ôtés.
Je vous adresse mes reproches sincères
à ma façon soyeuse, rauque, féline.
De frustration, furieux vitupère
et libère ma langue très vipérine.
Vous utilisâtes charmante mercenaire
et ma virilité est souvenir d'hier.
Et me voici, là un peu valétudinaire,
à parler du futur comme naguère.
La lame sans âme, vétérinaire,
décide. Vous m'aimez. Me voici unique.
Nous avons atteint jonction, charnière
et je vous le dis quant même c'est inique.
Autrefois, j'étais connu comme Timoune.
Par votre forfait, je ne suis plus entier.
J'irai rasant les murs, surnommé Scoumoune.
Par vous devenu la risée du quartier.