Thé au miel et citron, tisane au thym,
n’oublions pas les sourires et les bonbons.
Ces douceurs nous éviteront autre air hautain
Si nous partageons avec enfants aux yeux ronds.
« Sourire au lèvre relaxe la plèvre »
aurait dit Hippocrate aux médicrates,
ces docteurs technocrates qui s’enivrent,
se gargarisent de leurs poumons qui grattent.
Ignorants ! brocardés par sire Poquelin
dit Molière, le farceur national,
qui mourut en scène et sans un fifrelin,
voilà qui venge Faculté hivernale.
Je me réchauffe à l’escarbille de vos
yeux. Regard de braise. Ambré comme dragon,
je vous révère comme derviche sur pivot.
Vous avez du portail du cœur brisé les gonds.
L’hiver s’en va ; adieu au glacial tyran.
Ciel gris, flocons froids, ne vous retiens pas
emmenez donc vos esprits chagrins et navrants
et contemplez là de vos neiges le trépas.
Je ris d’aise enfin à gorge déployée
devant la retraite des miasmes, microbes,
petites bestioles aux mœurs dévoyées,
à l’assaut de mes bronches qui se dérobent.
Vous qui essayâtes d’assassiner ma muse !
Il ne suffit pas que la fatigue s’ancre
en tête avec nez comme cornemuse
pour épargner à la feuille le jet d’encre …
Adieu fièvres, autres coquecigrues,
éphémères mauvaises folles compagnes,
avec vos cortèges de visions incongrues
pour esprit gémissant battant la campagne.
Voici le Printemps en sa douceur vernale,
virus, potions, je ne vous retiens pas.
J’aime autres fioles et bacchanales.
Elles offrent de si délicieux appâts.