Chantons mes amis la belle journée
que voici. L'air embaume, odeurs de tiaré
et bientôt du monoï des belles vahinés
courant joyeuses sous les frangipaniers.
Et toi, le voyageur ! Le palmier royal,
arbre à toi destiné, t'abritera du
soleil qui brille au ciel comme émail.
Les cocos, les cocos te regardent et suspendus
sous les palmes te tentent ouvertement.
Si tu as soif, sens-toi libre de l'étancher.
Voici sabre pour aller cueillir prestement
ces noix tout en haut du cocotier juchées.
Ce soir sur la plage nous danserons joyeux
comme avant les popa'a, leurs tristes pehes.
Viens avec tes Hinano fraîches ; et je
te montrerai nos autels, nos maraes.
En attendant aide-moi avec l'épervier.
Des poissons. Coup de pêche pour coup de fête.
En attendant Juillet, profitons donc de janvier,
regardons travailler les femmes, faisons la causette.
Laissons filer le monde européen confus.
Prenons la pirogue, allons sur le lagon,
ballotter mollement, dire nous sommes fiu.
Laissons les métropolitains ces Harpagon.
Ia ora à la vie indolente.
Ici point de saison, éternité figée.
Choisissons alors le bonheur en attente,
celui oui d'une vie enfin partagée.
Ua here vau ia oe.