Dans cet œil où je me mire, ce visage
que je contemple et admire, j'aperçois
le paradis, un havre, en ce doux rivage,
aux si belles lèvres douces comme soie.
Votre voix suave est chant de sirènes
qui ma nef attirât. Chavirer dans vos bras
est un charmant naufrage, ô ma reine.
Vous êtes magicienne. Abracadabra !
Vos cheveux, jolies algues brunes déployées
furent le filet qui fortuitement mon cœur
pêcha et qui lui évita d'être noyé.
Là nul ne fut plus amoureux de son vainqueur.
Vos lèvres, par leur souffle me ranimèrent.
Que dis-je ? M'animèrent, poisson sur la grève
échoué, comme ceux qu'ici on enterre
machinalement, simple comme en rêve.
Vos joues douces et parfumées comme pêches
furent la couche où étendre mon âme,
comme un sorbet savoureux que l'on lèche,
vraie gourmandise, frénésie. Je me pâme.
Votre gorge palpite, douce colombe.
Vous êtes si pure. C'en est enrageant !
Voilà sans nul doute pourquoi je succombe
à votre charme noble et si exigeant.
Et je ne souhaite ma douce amie
que vous savoir heureuse. Prenez votre envol.
Refusez les cages, toutes les avanies.
C'est là mon soutien, héros bénévole.