Un lumignon hivernal par la fenêtre
souligne le décor du salon, vaste
pièce où je vous attends de tout mon être.
Ici, sur la desserte un seau sans hâte
rafraîchit un flacon pour folle ivresse,
et gai concerto pour flûtes, en ses bulles
cristallines. Ce rêve que je caresse
d’entendre votre voix n’est pas ridicule.
Un manteau de cheminée, pendule stoppée,
surplombe la flambée qui siffle dans l’âtre
en chaleureux ballet jeté vers canapé.
Les flammes rougeoient, gaiement folâtrent.
Une table basse, ses revues, bibelots,
petits fours et canapés à grignoter,
en devisant sous l’œil sévère du tableau
qui nous regarde picorer, nous bécoter.
Une musique douce, concerto de Grieg
lentement cascade, ses notes égrène,
tempère mes envies de leste gigue.
Donc suis civilisé et mes ardeurs réfrène.
Il faut de la douceur, celle du champagne
pour que l’atmosphère tendre soit propice
et votre cœur égaye, ô douce compagne,
dont je ne veux que le bonheur complice.