La pression monte et la foule gronde,
mais le poète au post-it fait sa ronde.
Voici que les profanités du monde,
m’assaillent en leurs rugissantes urgences,
criailleries qui patience émondent,
et donnent grande envie d’absence.
La pression monte et la foule gronde,
mais le poète au post-it fait sa ronde.
La migraine comprime. L’esprit déprime,
halète, penche au bord de la démence,
fleuve d’angoisse, nul esquif ne s’arrime ;
nul asile où implorer clémence.
La pression monte et la foule gronde,
mais le poète au post-it fait sa ronde.
« Ô sublime super-héraut poétique
viendras-tu soulager détresse, peine ?
Me sauveras-tu des injustes critiques,
Que mon esprit chagrin reprenne les rênes ? »
La pression monte et la foule gronde,
mais le poète au post-it fait sa ronde.
Le rimailleur sourit, sortit de sa poche
un petit papier jaune gluant, collant.
« Tiens, pose-y soucis, peines, reproches.
Plie-le en deux et triangle. Vois son vol lent »
La pression monte et la foule gronde,
mais le poète au post-it fait sa ronde.
Je suivis donc cette consigne loufoque,
donnée d’un ton doux et assuré. Etonné,
je lançais alors cet équipage baroque,
et vis filer la ribambelle sous mon nez.
La pression montait, l’émeute grondait
mais le poète au post-it est arrivé.