Un tertre, un banc, cette molle colline
dont le flanc roule, lent coteau vers la rive
du cours d'eau qui se prélasse, courbe ligne
que suit tout voyageur qui ici arrive.
Derrière moi s'étend la maison, fondue
dans le paysage qu'elle embrasse.
Un patio encadré par deux ailes en U,
des chênes qui y ombragent la terrasse.
Les ailes sont déployées ouvertes au ciel,
et se prolongent au dessus de la pente.
Balcons, chemin de ronde pour sentinelle ;
bastingage, nef échouée en attente.
Le coteau est planté de vignes fertiles,
où se nourrissent, trillent, merles et grives,
voletant, frêles silhouettes graciles.
Vilains oiseaux, voleurs ; qui de vin me privent !
Deux murets de pierre sèches élevés
autour des muriers restituent la chaleur
du jour autour de ces arbres aux troncs gravés
par des garçons courtisant, flirtant et hâbleurs.
Dans le jardin, éclaboussures et rires,
chamailleries, criailleries, enfants turbulents.
Joie enfantine, allégresse, que dire ?
Dois-je encore être le grincheux râlant ?
Fermons les volets, ne brisons pas le désir.
Restons enlacés dans la tendre pénombre,
complices, joyeux entrelacs de plaisir,
où tous deux fusionnent, et heureux sombrent.