A un jeune homme mort à Gênes
Il n'a pas eu le temps de se découvrir
devant le ciel
Ses cils pourtant touchaient l'extrême pointe
des nuages
Et dans la paume de ses mains le temps
moissonnait déjà
Il n'a pas eu le temps de s'ouvrir
aux marches de l'horizon
Le risque était là dans une fuite
éperdue
Et lui ne savait pas que deux balles
assassines
Viendraient trouer l'immense élan de
sa vie.
-------------------------------------------------------------------------------------
2/7
Prairies
Des prairies toujours arrosées
Par la pluie du Temps
Toujours ensemencées par kes
sons de cloches hâtives
Qui rejettent le givre des
jour enfuis
Des prairies qui parlent le
langages des oeuvres
Toujours aimées au soir
des herbes folles
Qui rattrapent les lignes
sinueuses de la vie
Des prairies mortes et
animées par les vents
Toujours prêtes à allumer
les cachettes de l'amour
Qui forcent la ligne de
l'horizon des prophètes.
----------------------------------------------------------------------------------------------
3/7
Avec la foi
Avec la foi qui se bat
Depuis des siècles
Depuis l'aube que nous ne
connaissons qu'à grand peine
Cependant que nous jugeons
Dans le désert de la conscience
Avec la foi qui s'éteint
Depuis les morts qui ne
se taisent jamais
Cependant que nous prions
Par omission devant l'éternité
Avec la foi qui roule
Depuis l'ouverture de l'univers
Depuis aussi que les hommes
Refusent de dessiller leurs yeux
Cependant que nous saluons
L'ivraie plutôt que le bon grain.----------------------------------------------------------------
4/7
Sur ton âme
Sur ton âme et sur la mienne
Au gré de la justesse des mots
Tout se dit et se redit
Pourtant que d'assassinats au
nom des pluies sacrées
Qui transitent par les feux de
l'amour
Sur ton âme et sur la mienne
Ballotées par les sanglots des vents
Tout s'appelle et se reprend
Pourtant que de grêle qui
s'épuise sur les noms
de chacun qui s'attarde et
ne se reconnaît plus
Sur ton âme et sur la mienne
Le jour trop éclatant des tristesses
Tout meurt et revit
Pourtant nos reins s'affaissent
Et nous courons sous le poids
Des rires et des douleurs.-----------------------------------------------------------------------------------
5/7
Notre époque (11 septembre 2001)
Notre époque est comme une coque vide où
s'affrontent des géants
Tout se ressasse et s'affaisse et se cloue
sur la roue du Temps
Tout se retire et se reprend infiniment
sur la corde du discours
et me dirigeant vers ton visage je ne
vois que l'azur qui s'éteint
Notre époque est un long combat d'anges
déchus et froids
Tout se délite et la chaleur des moments
n'est qu'inquiétude
Tout semble crier mais seules les aventures
improbables tentent un jeu
Et par manque de redressement l'être
s'étonne de sa voix en croix.--------------------------------------------------------------------------------
6/7
Des oeuvres
Des oeuvres bâties loin
Dans la demeure des siècles
Pierre par pierre et qui
Semblent attendre sous les
Rafales des vents
Des oeuvres pâles comme
Au jour du jugement
Qui donnent un peu de
Poussière aux passants
Avec leurs noms cachés
Des oeuvres émanant des
Cieux et qui se dressent
Pour défier le grand
livre des morts des vivants
Lui aussi trop aveugle cependant
Des oeuvres inscrites dans les
marges des Temps du Temps
Qui file sa quenouille
Et nous regardons hébétés
La recherche incessante des êtres.-------------------------------------------------------------------------------------
7/7
C'est pour demain
C'est pour demain en soufflant les bougies
d'hier
L'avenir ronge depuis trop longtemps son
frein
L'attente s'empare des cerveaux bien
faits
La promiscuité s''empare des paroles dites
avec onction
Les risques ne sont plus dans la demeure
des hommes
C'est pour demain avec des échardes
aux mains
Ce sang qui trop s'écoule et retarde la
beauté des jours
La beauté justement qui croît sur un
mince fil de lumière
Et des incertitudes qui se prennent pour
des piliers de foi
La haine s'est trop perdue en elle-même
désormais elle dort avec la nuit.
.../...
2004