J'aimerais tant...

Je n’en peux plus de ces journées à continuer d’espérer,
Je ne veux plus continuer de croire que ça peut arriver.
Ca a commencé par un « il était une fois »,
Ca finira par certainement par un « Et maintenant je fais quoi ? »
Chaque jour à rester là à sourire bêtement,
Et cacher ses pensées pour ne pas être gênant,
Des fois je me dis que le plus simple serait de disparaître,
Mais en fait trop de choses me manqueraient – je sais, c’est bête.
Alors je continue à me lever chaque matin en me disant que peut-être
Tout cela prendra fin et que je m’évaderais de cette planète.
Faire croire que tout va bien pour ne pas les inquiéter,
C’est se voiler la face et ne pas regarder la réalité :
Je comprends bien que je ne suis pas indispensable,
Je me dis sans cesse que pour vivre je n’ai pas besoin de raison valable,
Que leur rendre simplement service est la seule chose dont je suis capable.
Quoi de plus stupide que d’essayer de se frayer un chemin à travers cette grotesque fable ?
Mais alors qu’est-ce qui me retient de partir de ce monde ?
Ne devrais-je pas m’en aller et me reposer dans ma tombe ?
Je me dis que c’est certainement le seul endroit où je serais à ma place,
Là où je n’embêterais plus personne, où personne ne pourra plus jamais voir mon immonde face.
Mais il y a toujours ce sentiment qui me rattache à « elle »,
Cette sensation qui me donne chaque jour des ailes.
L’espace d’un instant je me sens bien, je me sens exister, je n’ai pas besoin de réfléchir.
Tout est simple et rien ne vient troubler ce moment de pur plaisir.
Mais au final tout ça n’est qu’une illusion.
Je réfléchis un peu et je me rends compte qu’au fond
Je n’ai en rien amélioré sa vie, que je ne lui ai rien apporté
Sinon un « ami » de plus dont «elle» finira un jour par se lasser.
Et alors je comprends
Que c’est à moi-même que je mens.

Pourtant,
«Elle» est si belle, si drôle et si naturelle.
Pas un jour ne passe sans que je veuille être à côté d’ « elle ».
Pas un jour sans que je n’essaye de lui faire oublier ses soucis disant quelque chose de marrant.
« Elle » ne cesse pas de m’étonner,
Et je ne cesse de vouloir la protéger.
« Elle » a l’air si forte et si fragile,
Mais en fait c’est mon cœur, fait d’argile,
Qui ne peut s’empêcher de fermer les yeux sur ses défauts
Et de ne voir que ce qui en « elle » est le plus beau.
Mais comme à chaque fois je comprends que si je ne lui rappelle pas que je suis là,
« Elle » ne pensera jamais à moi.

Depuis le début les rares filles qui m’ont attiré n’ont fait que me dire
« Tu es un super pote, mais ça ne marchera jamais entre nous deux, désolée… »
Tu es désolée ? Alors imagine à quel point je le suis quand je te vois m’ignorer
Et quand je me rends compte que j’ai perdu à tout jamais ton sourire !

Certains me disent alors :
« Ce n’était pas la bonne, tu finiras par en trouver une qui t’aimeras ! »
Dis-moi, tu parles par expérience ou quoi ?
«Elle» est où la fille qui voudra que tu la prennes dans tes bras ?

Je sais qu’un jour viendra une fille qui n’attendait que moi.
Je sais aussi qu’on partira tous les deux pour un long voyage,
Je sais surtout qu’avec «elle» je ne verrais pas se lever l’aurore,
Car je sais qu’au fond, tout au fond de moi,
Et peu importe l’âge,
La seule qui s’intéressera à moi sera la Mort.

Tout ça pour dire que je n’en peux plus de ces journées.
On pourrait penser que je ne fais que râler encore et encore,
Comme les soixante-quinze pourcents de l’Humanité.
Mais le fait est que cette vie est la mienne et que vous avez tort.
On ne naît pas pour mourir.
On ne naît pas pour vivre.
On naît pour se frayer un chemin à travers la vie et réussir
A profiter de ces moments qui vous donnent une raison de vivre.
Je dois faire exception à tout ça…
Je ne vis pas pour profiter de ces moments.
Je vis pour qu’eux puissent en profiter pleinement,
Puisque je ne peux pas vivre en espérant jouir de tout ça.
Ne reste plus qu’à attendre et limiter les dégâts.
Je ne suis pas « malheureux »
Mais je pourrais être largement plus « heureux ».

La vie est un cadeau.
Faux !
Tu es un cadeau de la vie.

La mort est en chacun de nous.
Faux !
«Elle» nous attire à «elle».

Seuls les lâches se suicident.
Faux !
Ceux qui sont lâches sont ceux qui n’ont pas pu les aider.

Je ne laisserais jamais quelqu’un mourir. Si quelqu’un doit disparaître, autant que ce soit quelqu’un d’inutile, de moche et de bête : moi par exemple.