Ces dames, à l’ouvroir, à l’atelier couture,
dévident des cannettes, des fils, à l’aventure…
Un vrai périple, oui, d’usiner, s’adapter
aux machines et aux pédales, sans les pieds !
Le geste est de tous temps, celui de la fileuse :
s’entortillent les fils et points de la faiseuse
d’arabesques, dans l’air : C’est, de la fée, le doigt
qui fait, d’un bout de ‘pouck’, le costume d’un roi.
Les mains sont occupées à des formes câlines
et font des tourniquets dans l’air qu’elles moulinent.
Les anciennes, maîtresses, femmes, font la loi,
sinon dans la pratique, du moins du bout des voix…
L’enfant sur les genoux fouit les doigts dans la toile,
zyeute les féminines formes de ces voiles :
Un jour, dans un lointain, il baisera ces mains
de la fille, l’amante ou la mère, demain.
A côté, et un peu en retrait, une femme
trace sur un patron et surfile, en des gammes
de bleu gris, un tissu : Elle pense à l’enfant,
à son petit, sa fille, et la voit, là, dedans.
Et devant, c’est découpe aux doigts d’une jeunesse,
d’une encor chez maman, le temps qu’il apparaisse
quelque prince charmant : Se fait-elle un trousseau,
une jupe, mini, de l’étoffe en morceaux ?
Les voix se font ténues. La lumière en pénombre
signale qu’il est temps, avant qu’il ne soit sombre,
de ranger la couture, et vite s’attabler
pour le boire et manger : C’est l’heure de goûter…
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