Ô mère !
Lait toujours ascendant,
Voyageur chantant
Dans mes étoiles nécessaires
Conjuguées aux distances blessées de mon cri !
Ciel de mes yeux, yeux de mon ciel
Recousu de ses blessures larmoyantes
Pour reporter, de ta lymphe triomphante,
Ma folle errance et mes agonies !
Tu es les arbres candélabres
Qui m’éclairent tous ces chemins inextricables
De mes lourdes litanies d’incompris
Trébuchant de tant de chaînes, sans répit !
Ombre prévenant mon possible aveuglement,
Seins aux aguets pour me rassurer,
Pour m’arracher au plus profond
De mes sauts anéantis
Et me faire renaître, entier,
Dans ton feu jamais brûlant,
M’offrant la juste chaleur
De ces mains des ans
Qui me caressent de leurs attentes,
De ce sang toujours prêt à me reprendre
De mes jours soliloques d’exilé
Sans échos !