Car je suis bien enfant de cette terre,
engendré des cieux pour père, d’atmosphère pour mère,
des océans pour fils et, pour sœurs, des rivières,
errant par delà leurs frontières…
En quête de densité pour mes mains,
de fleuris et de fruités juteux qui ouvrent la faim,
de folles herbes, de lourds et sauvages grains,
je suis allé par les chemins…
Et la solitude de la bruyère,
la constance, l’éternelle fidélité du lierre,
la candeur, au printemps, du coucou primevère,
m’ont fait des clins d’œil, sans manières…
L’amabilité, grâce du jasmin,
la gloire du laurier, la mémoire du romarin,
le muguet porte-bonheur, avec quelques brins,
m’ont donné force pour demain…
L’œillet du poète en désir de plaire,
la blanche pureté du lis et son allure altière,
l’ivresse de la vigne en plein champ de mystères,
ont rempli ma vie de trouvère…
Mais m’en suis retourné à mon lopin
pour l’important, pour l’amour qui m’est à portée de main,
la rose, le passeur de passions, pour, sans fin,
l’essentiel, l’unique en jardin…
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