Si un beau soir
t’es dans le noir
allume-la,
allume-la
et pourris-la,
ta bête noire,
incendie-la,
enrage-la,
et là, pour la
sauver du stress,
avec sa laisse
en cuir de fesses,
étrangle-la ;
Tire dessus
sans réfléchir,
comme un fondu,
comme un qui tire
au clair le pire
malentendu,
comme un qui tire
un sanglot long,
un sanglot long
de son violon,
ou la leçon
de toujours fuir
à l’avenir ;
Après qu’importe
où il te porte
le mauvais vent,
ferme ta porte,
après va t’en
tout droit devant,
va où tu vas
et oublie-la
derrière toi
ta bête morte,
le vent l’emporte
l’emportera
pareille à la
feuille morte...
Henri Etienne Dayssol